Quand le libéralisme s’attaque à la démocratie

M. AYRAULT a confirmé l’objectif annoncé par le Chef de l’Etat lors de sa conférence de presse : la suppression des départements en zone urbaine, laissant libre champ aux métropoles, symbole de la mise en concurrence des territoires et à des régions réajustées aux normes européennes.

M. AYRAULT a précisé cet objectif, en se déclarant favorable ce matin à la suppression des départements de la petite couronne autour de Paris : les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne.

Ainsi, au nom de la réduction de la dépense publique, le dogme libéral imposé par les autorités de Bruxelles est accepté par le gouvernement et sa majorité qui entendent ainsi remettre en cause des siècles, depuis la Révolution Française, de construction de solidarité, de justice sociale et de démocratie territoriale, que les départements symbolisent.
Cette initiative du pouvoir exécutif fait fi des Etats généraux des collectivités territoriales organisés par le Sénat il y a moins de deux ans et des longs débats parlementaires au cours desquels une majorité de parlementaires s’est affirmée contre la suppression des départements.

Supprimer les départements, c’est mettre fin à un maillon essentiel de la République.
Supprimer les départements, c’est éloigner plus encore les citoyens des lieux de décisions.
Avec le groupe communiste républicain et citoyen du Sénat, nous refusons cette volonté qui vise, au nom d’une certaine modernité et d’une certaine efficacité, à restaurer de nouvelles féodalités et à briser l’unicité de territoire, fondée pour une bonne partie par la vitalité des services publics territoriaux.

Nous appelons les habitants mais aussi les démocrates à engager la résistance dès aujourd’hui à cette soumission à des objectifs comptables, encadrés par la règle d’or libérale. Seul le peuple, par référendum, doit pouvoir décider de l’organisation institutionnelle et démocratique de notre pays.

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