Des menaces très graves pèsent sur l’accès à l’avortement et sur la contraception

Avec la mise en œuvre de la loi dite « Hôpital, Patient, Santé, Territoire », la réforme des hôpitaux engage des conséquences néfastes sur le droit des Femmes à disposer de leur corps.

Le droit à l’avortement et à la contraception, pour être effectif, doit être garanti. Le secteur public, et notamment l’AP-HP, ont donc une responsabilité première en la matière et ne sauraient se défausser sur le secteur privé, lequel se désengage d’ailleurs progressivement de la pratique des IVG, jugée par lui peu rentable. Aujourd’hui, ces structures se retrouvent noyées dans les services de gynécologie obstétrique où l’IVG -considéré comme non rentable- est loin d’être une activité prioritaire.

De nombreux centres sont menacés comme Tenon et Broussais à Paris mais aussi à Marseille. Ces menaces illustrent cette volonté de réduction de moyens accordés à ces centres IVG. L’hôpital Avicenne à Bobigny serait aussi concerné. Nous ne pouvons l’accepter.

La restructuration de ces services de santé dédiés aux femmes, ne peut pas s’effectuer selon des objectifs de rentabilité financière alors que ces centres IVG offrent aux femmes, mineures comme majeures, qui leur font appel, outre un accès libre et gratuit à l’avortement et la contraception, un service d’écoute, d’information et de prévention.
Ces centres sont un outil nécessaire et fondamental dans l’animation du droit à la contraception et jouent donc un rôle essentiel en matière de santé publique et de droit à une sexualité sans risques.
Depuis les lois Neuwirth et Veil, la contraception et le droit à l’IVG sont une liberté indiscutable et primordiale pour les femmes, constitutive d’une société égalitaire. La fermeture de ces centres, faute de moyens financiers conséquents pour leur fonctionnement porterait un coup indéniable à « cette liberté existentielle » pour l’ensemble des femmes.

En France et dans d’autres pays d’Europe les droits des femmes sont attaqués comme en témoigne la récente manifestation en Espagne.
Nous rappelons ici l’obligation légale d’organisation de l’offre de soins en matière d’avortement à l’hôpital public avec l’indispensable présence de telles structures partout sur le territoire.

Pour la pérennité des droits sexuels des femmes comme des hommes, nous exigeons que le gouvernement prenne toutes les mesures nécessaires afin d’assurer le maintien des structures existantes et de favoriser le développement de nouveaux centres IVG afin de garantir le respect du droit à l’avortement dans notre pays.

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