Villes et quartiers populaires : assez de stigmatisation !

Le rapport de la Cour des Comptes -rendu public mercredi 7 novembre- commandé par la Commission des finances du Sénat, confirme l’échec des politiques de la ville menées par la droite depuis cinq ans.
Il révèle d’ailleurs le « désengagement de l’Etat » avant les explosions de violence en novembre 2005.

On comprend que pour madame la secrétaire d’Etat à la Ville, Fadela Amara, il soit difficile de dénoncer l’inefficacité des politiques menées ces dernières années par la majorité dont émane le gouvernement dont elle est membre.

Alors, pour camoufler l’échec des politiques des gouvernements de la droite en direction des villes et des quartiers populaires, Fadela Amara les classe de manière caricaturale et scandaleuse.

Ainsi, sous couvert d’une soi-disant volonté de simplification de la politique de la ville, les quartiers sont soit rouge pour les plus difficiles, soit orange pour les fragiles, soit jaune pour les quartiers en situation « de presque basculement » (sic).

Il s’agit encore une fois d’une stigmatisation indécente et inacceptable. Elle témoigne d’un mépris profond pour les populations, les jeunes, les enfants et les familles de ces quartiers ainsi que d’une méconnaissance des mobilisations et des solidarités qui s’y expriment. Cela montre l’ignorance de la secrétaire d’Etat du travail des élus de terrain et des collectivités pour construire avec les populations les meilleures réponses à leurs problèmes et leurs aspirations.

Les habitants de Seine-Saint-Denis connaissent bien trop les effets de la caricature et de la stigmatisation dont ils trop souvent sont l’objet. Depuis la nomination du gouvernement Fillon, ce département aura été la destination de plus de trente visites ministérielles à grand renfort de forces de police et de caméras, pour délivrer un discours compassionnel, et s’en retourner une fois les projecteurs éteints !

Les villes, les banlieues, les quartiers n’ont pas besoin d’être étiquetés et classés aux couleurs du mépris !

Ce dont ont besoin les jeunes, les habitants et les familles des quartiers populaires c’est de respect, de justice et de droits : droit à un emploi et à un revenu décent, droit à un logement et un cadre de vie digne, droit à la formation ; droit à la sécurité, à la culture et au vivre ensemble.

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