Nous demandons la suppression du CDG Express et nous refusons la privatisation d’ADP

J’aurai l’occasion de revenir sur les raisons de notre opposition à cette privatisation lors de l’examen des amendements. Pour l’heure, je souhaiterais, mes chers collègues, revenir sur un événement tout récent : alors que nous examinons le projet de loi PACTE qui vise, entre autres dispositions, à entériner la privatisation d’Aéroports de Paris, Mme la maire de la commune de Mitry-Mory voit déjà arriver des engins et des camions de chantier sur le territoire communal, à l’endroit du site retenu pour le Charles-de-Gaulle Express, en vue du commencement des travaux. Ce projet, je le rappelle, a pour objet de relier l’aéroport de Roissy, exploité par ADP, à la gare de l’Est, sans escale et pour un montant exorbitant. Aujourd’hui, il est largement contesté par la population et nombre d’élus, qui souhaitent voir prioriser les transports du quotidien, notamment la ligne B du RER.

Alors que Mme la ministre chargée des transports, sous la houlette de M. le préfet de la région d’Ile-de-France, a lancé une grande concertation sur l’opportunité de la réalisation de cette infrastructure, et que celle-ci n’est pas terminée, les faits témoignent d’une volonté d’avancer à marche forcée et en catimini. La coïncidence du calendrier nous interpelle, tout comme le comportement du Gouvernement à l’égard des élus et des populations locales dans ce dossier.

Personne ne peut ignorer le lien entre le Charles-de-Gaulle Express et la privatisation d’ADP. D’un côté, l’État brade aux intérêts privés Aéroports de Paris et, de l’autre, il s’engage à hauteur de 1,7 milliard d’euros, dans le cadre du projet Charles-de-Gaulle Express, pour équiper gratuitement le futur repreneur de l’aéroport de Roissy : un État schizophrène qui organise donc sa propre impuissance en bradant ses intérêts.

Il s’agit pour nous, mais pas seulement pour nous, d’un coup de force inacceptable, et ce à plusieurs titres. Inacceptable, d’abord, pour les millions d’usagers du RER B et de la ligne K, qui vivent régulièrement l’enfer – je suis là pour témoigner –, faute de courage politique nécessaire pour la révision des lignes. Inacceptable, ensuite, pour les élus et les associations engagés dans le processus de concertation. Inacceptable, enfin, pour l’ensemble de nos concitoyens, car ceux-ci devront, par leurs impôts, financer un équipement qui bénéficiera exclusivement à une société privatisée.

Donc, en toute cohérence, nous continuons à demander la suspension du projet Charles-de-Gaulle Express, et nous portons dans cet hémicycle la voie de la préservation des intérêts de notre pays en refusant la privatisation d’ADP.

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