Nous élevons les plus vives protestations contre les mensonges et les calomnies de Claude Malhuret

Monsieur Gérard LARCHER
Président du Sénat

Monsieur le Président,

Je tiens à élever la plus vive protestation contre l’agression verbale d’une rare violence du sénateur Claude Malhuret, membre du groupe Les Républicains à l’égard du Président de la République de Cuba, Fidel Castro, décédé vendredi dernier, du peuple cubain et fait grave, contre les communistes en général tristement comparés aux nazis.

M. Malhuret, orateur du groupe auquel vous appartenez, a même poussé la provocation jusqu’à organiser quelques secondes de silence contre le dirigeant cubain au moment même où l’hommage se déroule dans son pays.

Les mensonges, les calomnies, l’outrance ont marqué l’intervention de ce sénateur animé par un anti-communisme virulent qui rappelle les pires heures de notre histoire, heures marquées par le combat uni des républicains, qu’ils soient de gauche ou de droite, communistes ou gaullistes.

M. le Président, le Sénat sort déshonoré d’un tel spectacle qui bafoue l’émotion considérable qui a parcouru le monde entier à l’annonce du décès de ce dirigeant qui a marqué l’histoire du XXe siècle et qui a symbolisé aux yeux de beaucoup, même s’ils n’adhéraient pas à l’ensemble de ses thèses, la libération puis la résistance d’un peuple face à l’impérialisme américain.

Malgré l’embargo insupportable des États-Unis, ce pays a progressé, s’est développé, est devenu un exemple pour l’Amérique latine et le monde en matière de culture, d’éducation.

 Cela, M. Malhuret l’a tu et c’est une insulte pour le peuple cubain.

M. le Président, vous qui en d’autres temps, affirmiez défendre l’idée d’un Sénat capable d’ouverture sur la société et le monde, comment pouvez-vous tolérer une telle fermeture, une telle radicalisation qui ne laisse rien présager de bon pour l’avenir de notre pays ?

C’est pourquoi je vous demande solennellement de rappeler à l’ordre le sénateur, maire de Vichy, auteur d’une détestable intervention que, sachez-le bien, nous ne laisserons pas sans suite.

Je souhaite également avoir un entretien avec vous dans les meilleurs délais pour évoquer ce grave incident.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée.

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