Affaires étrangères et défense

Avant d’être débattu et voté en séance publique, chaque projet ou proposition de loi est examiné par l’une des sept commissions permanentes du Sénat : lois, finances, affaires économiques, affaires étrangères et Défense, affaires culturelles, affaires sociales, aménagement du territoire et du développement durable. Classées par commissions, retrouvez ici les interventions générales et les explications de vote des sénateurs CRC.

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L’armée ne connaît pas la crise

Débat sur les crédits 2025 pour la Défense -

14 décembre 2023

Ce budget augmente de 3,3 milliards d’euros, en hausse de 7,5 %, hors pensions. Le ministre des armées ne connaît pas la crise...

La sécurité de la nation est non négociable : manquer d’ambition en la matière serait une lourde erreur, de la Guyane à l’océan Indien.

Nous reconnaissons les avancées en matière de modernisation, de matériels, de formation et de revalorisation pour nos soldats. Mais le quasi-doublement du budget de la défense entre 2017 et 2030 inscrit notre pays dans la grande dérive militariste mondiale du surarmement. C’est un choix éminemment dangereux pour la sécurité collective.

Les parlementaires communistes, ici comme à l’Assemblée nationale, dénoncent une logique qui ne fait que nourrir la guerre. Priorité est donnée à la dissuasion avec une hausse de 13,6 % en CP. Je défends une dissuasion défensive dans une logique de stricte suffisance, mais il ne s’agit pas de cela : cette augmentation s’inscrit dans la stratégie otanienne de guerre projetée. Les déclarations du Président de la République vont à l’encontre de nos engagements internationaux de non-prolifération. Au G7 d’Hiroshima, la France a rappelé qu’une guerre nucléaire ne devra jamais être menée. Nous devrions être plus cohérents, monsieur le ministre !

D’autant que cette priorité conduit à vampiriser les dépenses nécessaires à la stricte défense opérationnelle de notre nation.

Le déploiement des crédits se caractérise par un saupoudrage inefficace. Les 300 millions d’euros investis pour le programme Cyber resteront vains tant que nous ne maîtriserons pas la chaîne de valeur numérique de bout en bout, notamment l’industrie des semi-conducteurs. Pour l’heure, nous subventionnons des industries étrangères, souvent étasuniennes, pour qu’elles s’installent sur notre sol. Cloud et serveurs sont détenus par les Gafam américains ou les BATX chinois. Point de vraie politique de cyber-sécurité sans réindustrialisation de la France.

Malgré les incantations et les moyens faramineux, ce budget ne conforte ni notre souveraineté militaire ni notre industrie.

Vous préférez doter nos capacités de projection, en l’absence de réflexion stratégique. Nous voterons contre ce budget.

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