La BCE doit choisir d’alléger les dettes utiles

Coup de bambou pour les dogmes maastrichtiens : avant que le moindre Gouvernement ne le lui demande, le Président de la Banque Centrale européenne, Mario Draghi, conscient de l’état délabré de la situation économique de la zone euro, vient de décider que son établissement allait consacrer 60 milliards d’euros par mois et ce, pendant dix-neuf mois, à racheter des titres de dette publique et privée, soit pratiquement l’équivalent du rendement de l’impôt sur le revenu chaque année en France.

Le constat de la poussée déflationniste qui affecte, sous les coups d’absurdes politiques d’austérité, les économies de la zone euro, générant inégalités, tensions sociales diverses, pauvreté, chômage et exclusion, a conduit la principale autorité financière de l’Europe à interpréter les règles mêmes du Traité fondant l’Union européenne !

Pour que l’enveloppe de 60 milliards mensuels soit utilisée au mieux et ne vienne pas arroser encore un peu plus les marchés financiers toujours avides de liquidités, il importe que la BCE accorde la priorité à l’allègement des dettes publiques les plus utiles pour la croissance et l’activité !

Lier création monétaire et continuation des politiques d’austérité serait suicidaire.

La France doit demander sa part de l’effort accompli par la BCE pour, entre autres, alléger la dette d’infrastructure de nos grandes entreprises publiques (SNCF, EDF, par exemple), les dettes d’équipement de l’Etat et des collectivités locales, permettre le financement de la transition énergétique, en servant notamment de point d’appui d’un fonds accordant des emprunts à faible taux pour les travaux de mise aux normes des logements et des bâtiments publics ; la couverture du pays par les modes de communication les plus modernes, entre autres mesures…

La BCE peut et doit aussi racheter la dette des collectivités endettées par des emprunts structurés ou les titres de la dette sociale.

Affranchis des règles léonines des marchés financiers, Etat, collectivités locales, Sécurité Sociale pourront ainsi, plus sûrement, poursuivre leur action au service des populations, créant ainsi les conditions d’une croissance nouvelle, porteuse d’emplois.

La France se doit d’aider la BCE à agir au mieux des intérêts des peuples et des Nations européens !

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