Coup de force contre une région, sa population et ses élus

En adoptant aujourd’hui en Conseil des Ministres le projet de loi « Grand-Paris », le gouvernement s’entête dans une entreprise autoritaire qu’il a élaborée dans les cabinets ministériels et Elyséen.

Si ce projet devait être adopté, les élus municipaux, départementaux et régionaux de la Région Ile de France, n’auront plus le droit d’intervenir sur un projet d’aménagement qui va impacter frontalement les territoires dont ils ont la charge et directement les conditions de vie des citoyens qui y résident.
Il s’agit en fait d’une loi d’exception, dérogatoire au droit commun de notre République, qui permet au pouvoir central de satisfaire un dessein présidentiel très éloigné des préoccupations, des besoins et des attentes des populations qui vivent en Ile de France.

Uniquement centré sur l’édification d’une ligne périphérique de transport rapide et l’aménagement urbain autour des gares, ce texte de loi remet totalement en cause les identités locales et l’architecture régionale actuelles sans pour autant s’attaquer aux fortes disparités sociales et territoriales qu’il serait pourtant urgent de combattre.
Contrairement même à cette exigence, il renforce ces déséquilibres en favorisant des zones de développement au détriment de tous les autres territoires et relance partout la spéculation foncière et immobilière.
Enfin cette rocade, malgré son intérêt, ne saurait répondre à elle seule aux besoins de transports collectifs inter-banlieues dont le développement améliorerait considérablement les conditions de transports et de vie de millions de franciliens qui ne supportent plus la longueur, la durée et les conditions de leur déplacement.
Après les annonces du Président de la République, la nomination d’un secrétaire d’Etat, et le lancement d’une vaste consultation internationale auprès des plus grands architectes, nous attendions la mise en œuvre d’un vaste chantier de développement en faveur de la Région Capitale et de tous ses habitants. Finalement il n’en est rien, seule demeure la volonté présidentielle de répondre aux exigences des plus grandes entreprises internationales pour les soutenir dans leur stratégie mondialisée d’investissement.

Ce projet de loi ne répond en rien aux préoccupations des habitants de la région Ile de France, tout en prenant le risque de mettre en œuvre un développement territorial déséquilibré et ségrégatif.

Nous ne saurions accepter ce projet et appelons tous ceux qui aspirent à un développement harmonieux, démocratique et solidaire de la région, à le mettre en échec.
 

Retour en haut