500 millions pour les jeunes, 100 milliards pour les banques : deux poids, deux mesures

Les 8 millions de jeunes de 16 à 25 ans ne peuvent qu’être déçus par les annonces du Président Sarkozy, qui ne devraient toucher que quelques dizaines de milliers d’entre eux.
Nous sommes loin des intentions annoncées lors de l’installation de la Commission de concertation sur la politique de la jeunesse, par Martin Hirsch.

On nous avait annoncé une réorientation des politiques publiques en faveur de la jeunesse et nous avons finalement quelques mesures faiblement financées, beaucoup d’intentions, des expérimentations, diverses annonces pour plus tard et toujours de belles promesses.
Est-ce ainsi que la République reconnait la valeur et la place de la jeunesse ?

Si nous avions émis d’extrêmes réserves sur nombre des 57 propositions contenues dans le rapport Hirsch et critiqué les absences d’engagements et de propositions, en particulier dans le secteur éducatif et en faveur d’une véritable autonomie responsable et solidaire de la jeunesse, force est de constater que les annonces du Président ne comportent que 17 propositions.
L’essentiel des problèmes auxquels sont confrontés les jeunes reste devant eux.

La faiblesse des annonces et des financements, ne permettront pas de répondre à leurs besoins dans les domaines aussi essentiels que ceux de leur formation, de leur emploi, de leurs ressources, de leur logement, de leur accès aux transports, à la culture, aux sports et aux loisirs ainsi qu’en faveur de leur la santé et de leur citoyenneté.

En un mot ce mini plan ne répond pas du tout à leurs attentes de reconnaissance et de respect, de responsabilité et d’autonomie.
Les problèmes dont souffrent les jeunes nécessitent plus que des pansements, d’autant que certains peuvent s’avérer dangereux
Il en est ainsi du « RSA jeune ».
Constatons d’abord qu’il exclut, de fait, les moins de 21 ans et les jeunes diplômés à la recherche d’emploi. Quant à ceux qui pourront y prétendre, il va les installer dans les petits boulots à temps partiel et les CDD de façon durable. Enfin, le piège à précarité du RSA va se refermer sur ceux qui commençaient à reprendre espoir après 2 ans de travail à temps plein.

Pour ce qui est du service public d’orientation, nous condamnons sont ouverture à des opérateurs privés. Nous regrettons que ses missions soient de privilégier le soutien actif à la formation en alternance et qu’il ne soit pas prévu les rencontres, les soutiens et les bilans d’étapes qui devraient être mis en œuvre au cours de la scolarité obligatoire pour éviter les décrochages et permettre ainsi la réussite de tous les jeunes. L’information sur les débouchés et les conseils d’orientation ne sauraient suffire.

Les autres annonces s’apparentent à du saupoudrage et non à une réorientation des politiques publiques en direction de la jeunesse.
Soit du fait de l’extrême faiblesse des financements dégagés, restreignant de façon considérable le nombre de jeunes qui pourront y prétendre.
Soit parce qu’elles s’apparentent à des annonces dont les contenus restent flous et leurs mises en œuvre éloignées et aléatoires.

Enfin, il y a celles qui ne sont que des expérimentations dont l’avenir est pour le moins incertain.

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