Washington n’a pas à dicter sa ligne de conduite aux Européens

Alors que le Président de la République Emmanuel Macron et le Chancelier allemand Olaf Scholz annonçaient hier une relance des discussions avec la Russie et l’Ukraine dans le format « Normandie », le Président des États-Unis Joe Biden maintenait sa décision de déployer 8500 soldats en état d’alerte, en vue d’une intervention terrestre en Ukraine.

Le regain de tensions dans les zones de Crimée et du Donbass ne doivent pas être pris à la légère. Les provocations réciproques peuvent conduire au pire, celles de Moscou comme la perspective d’une intervention armée euro-états-unienne risquent de faire exploser la poudrière.

Car derrière cet affrontement territorial et de souveraineté dans les deux régions russophones d’Ukraine se jouent aussi deux conflits.

Premièrement, entre la Russie et l’Otan dont l’élargissement est vu comme une provocation et une menace contre Moscou, d’autant plus qu’il est contraire aux engagements pris lors de la disparition de l’URSS.

Deuxièmement, entre les États-Unis et l’Union européenne autour des enjeux de Défense. Le Président des États-Unis n’a jamais caché son opinion très défavorable à toute velléité d’autonomie européenne, y compris dans le projet d’un illusoire pôle européen au sein de l’OTAN. Sa tentative d’hier de resserrer les rangs européens autour de la stratégie otaniste contre la Russie est un nouveau marqueur : aucune souveraineté européenne ne pourra se construire en restant dans le cadre de l’OTAN.

Les sénatrices et sénateurs du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste demandent que la désescalade et non la préparation de la guerre soit la ligne de conduite française. Ils appuieront toute reprise du dialogue avec l’Ukraine et la Russie en vue d’une nouvelle vision de sécurité collective et de désarmement en Europe.

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