Un premier recul du gouvernement

Dans un « en même temps » aux airs de reculade, le gouvernement décide de reporter sine die les opérations de privatisation d’ADP, alors que ce jeudi 12 mars, à minuit, se clôt le délai de campagne pour recueillir les soutiens à l’organisation d’un référendum sur cette privatisation.

C’est un point d’appui important qui montre qu’un recul définitif peut être gagné.
En effet, malgré l’inefficience du site de recueil, malgré les bugs à répétition, les mises à jour de plus de huit heures, en pleine journée et sans les avoir annoncées à l’avance, les bugs du formulaire de vérification d’identité, malgré un « blackout » médiatique organisé sur un sujet pourtant stratégique en termes économique, social, d’aménagement du territoire, de protection des populations et de l’environnement, 1,1 million de personnes ont apposé leur signature pour la tenue de ce référendum.
Plus d’un million de personnes donc ont fait part de leur exigence de plus de démocratie, de leur volonté de décider du devenir des biens et richesses de la Nation. Comme ils souhaitent aujourd’hui, à près de 70%, la tenue d’un référendum sur leur futur système de retraite.

Si aujourd’hui, le gouvernement reconnait que « l’instabilité actuelle des marchés montre que les conditions de marché ne sont pas du tout favorables à une quelconque opération de privatisation et en particulier en ce qui concerne ADP », nous pensons pour notre part que cette privatisation n’est pas opportune car c’est un non-sens économique, environnemental et stratégique. C’est un véritable dépouillement de l’intérêt général au profit d’intérêts privés. Cet argument financier du gouvernement démontre d’ailleurs parfaitement la soumission future de ce pilier de l’économie nationale aux aléas de la finance.

Par ailleurs, la crise sanitaire que connait notre pays souligne que l’Etat doit demeurer maître d’une telle infrastructure. C’est un argument de poids qui, espérons-le, pèsera lourd dans la balance.

Les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE estiment donc qu’Emmanuel Macron doit aujourd’hui s’engager à renoncer définitivement à un projet ultralibéral, projet d’un ancien monde éloigné des exigences nouvelles de maîtrise par la collectivité, par le peuple, de son destin économique, social et écologique.

Si le doute subsiste chez lui, E. Macron doit décider lui-même du référendum comme l’article II de la Constitution l’y autorise.

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