L’État organise le déficit de la sécu et impose encore l’austérité aux hôpitaux

L’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 a débuté mardi au Sénat. Ce projet constitue une rupture historique avec les principes fondateurs de notre système de sécurité sociale.

En effet, le Gouvernement s’attaque de manière inédite à l’autonomie financière et au
budget de la sécurité sociale en décidant notamment de ne pas compenser les mesures d’urgence économique et sociale prises en décembre 2018 en réponse au mouvement de contestation légitime des Gilets jaunes.

Cette non-compensation par l’État ajoutée à l’envolée des exonérations de cotisations
patronales crée un déficit de 5,4 milliards d’euros pour 2019 dans les caisses de la Sécu.

Cette décision est inadmissible au vu des besoins importants en matière de dépenses pour notre système de santé, en particulier pour l’hôpital et les urgences. Elle permet également au gouvernement de justifier la baisse des prestations et de préparer le terrain pour réduire les pensions de retraite lors de la future réforme Delevoye.

Le groupe CRCE a dénoncé l’offensive du Gouvernement contre notre système de sécurité sociale et a déposé une motion d’irrecevabilité constitutionnelle pour dénoncer la remise en cause del’autonomie budgétaire de la sécu qui va peser sur les assurés sociaux.

Notre motion n’a malheureusement pas été adoptée. La majorité LR au sénat se contentant d’une procédure, sans grande conséquence, si ce n’est une demande de précisions à la ministre quant aux annonces parues dans la presse !

Cette piètre pantomime n’apporte aucune réponse aux revendications des personnels hospitaliers et singulièrement des urgences dont la colère est légitime.

Nous serons à leurs côtés jeudi 14 novembre pour exiger notamment des moyens à la
hauteur des besoins en matière de santé, l’arrêt des fermetures d’établissements, des
suppressions de lits, l’embauche immédiate de 100 000 personnes à l’hôpital et 300 000 en 3 ans dans les EHPAD, cela passe, a minima, par une revalorisation des salaires et une reconnaissance des métiers.

Les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE rejettent ce troisième PLFSS de la ministre
Buzyn qui, malgré les mobilisations, les tribunes et pétitions du monde de la santé, persiste à programmer 4,2 milliards d’euros en moins pour la santé dont 1 milliard pour l’hôpital.

Cette position est particulièrement intenable, car elle met en péril la santé de chacune et chacun d’entre nous, d’où le fort soutien de la population au mouvement dans les hôpitaux et les services d’urgence.

Dans l’hémicycle, nous allons continuer à mener la bataille pour la satisfaction des
revendications des personnels de santé soignants et non soignants ainsi que pour une sécurité

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