Le gouvernement manœuvre et menace le RIP

L’une des priorités du gouvernement est de réduire l’espace démocratique déjà bien limité. Bousculé et contraint par l’enclenchement de la procédure du référendum d’initiative partagée sur ADP, le Premier ministre prépare une lourde restriction de ce moyen d’intervention populaire dans le cadre de la nouvelle mouture du projet de révision constitutionnelle qui doit être présentée courant juillet.

Si l’accès au RIP serait en apparence facilité, (saisine directe par un million de signatures contre une première saisine par 185 signataires qui doit être validée par 10% du corps électoral), ce référendum ne pourra plus concerner un projet de loi en débat et ne pourra intervenir que trois ou quatre ans après le vote de ce dernier.

En clair, si les conditions sont allégées, le peuple est en réalité écarté du processus législatif. Cette attitude du Premier ministre missionné par E. Macron est scandaleuse et fortement à contre-courant des aspirations populaires.
Tout montre que le peuple veut être impliqué dans les décisions et le contrôle de celles- ci. C’est une volonté largement majoritaire. Mais ce pouvoir préfère un peuple soumis et privé de parole. C’est la leçon qu’il tire de ces derniers mois de bouillonnement politique et social : se protéger en réprimant sévèrement les manifestants, museler la presse et maintenant, éliminer les rares fenêtres démocratiques, si étroites, de la Constitution.

Cette attitude du gouvernement inquiète pour la mise en œuvre du référendum sur ADP qui lui ne peut être contesté comme l’a confirmé le Conseil Constitutionnel au grand dam de la majorité.

Mais MM. Philippe et Castaner traînent la patte pour annoncer le lancement de la campagne de collecte des signatures. M. Castaner a même refusé de recevoir les Présidents de groupes et représentants des 247 parlementaires signataires de la proposition initiale de référendum.

La vigilance citoyenne s’impose donc : le processus vers le référendum ADP doit être engagé sans tarder, sans tergiverser.

Les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE appellent à une mobilisation massive, rassembleuse pour obtenir au plus vite les millions de signatures.
Une fois cette victoire remportée, il est fort à parier que MM. Macron et Philippe réfléchiront à deux fois avant de remettre en cause, à l’avenir, la Constitution sur ce point.

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