Si, le chlordécone est bien cancérigène !

Madame Laurence Cohen attire l’attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur les conséquences désastreuses sur la santé du chlordécone, un insecticide utilisé dans les plantations et bananeraies en Guadeloupe et Martinique entre 1972 et 1993. Les ouvriers agricoles ont été largement intoxiqués et souffrent de cancers de la prostate et de leucémies. Aujourd’hui, l’agence nationale de santé publique estime que 95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais sont contaminés au chlordécone.

Vendredi 1er février 2019, à l’occasion de sa rencontre avec les maires d’outre-mer, le président de la République affirmait que le chlordécone n’est pas cancérigène. Or de nombreuses études et spécialistes prétendent le contraire. Le centre international de la recherche sur le cancer (CIRC) a établi dès 1979 qu’il « existe des preuves suffisantes pour considérer que le chlordécone est cancérogène chez la souris et le rat » et qu’en absence de données chez l’homme il est « raisonnable de considérer le chlordécone comme s’il présentait un risque cancérogène pour l’homme ». Puis, en 1987, le CIRC a classé le chlordécone dans la catégorie cancérogène 2B.

Le chlordécone, tout en étant interdit depuis 1976 aux États-Unis puis depuis 1990 en France hexagonale, a continué à être utilisé en outre-mer jusqu’en 1993. Ses victimes, aujourd’hui gravement malades, attendent une indemnisation qui s’avère compliquée, ce dernier n’étant pas encore reconnu comme maladie professionnelle.

Outre les nombreuses victimes directes de ce perturbateur endocrinien neurotoxique, à savoir les ouvriers agricoles, celui-ci est également très néfaste pour l’environnement, contaminant les sols, l’eau douce comme l’eau de mer, les légumes et organismes vivants, ayant alors des conséquences sur tous les habitant.e.s.

Le 23 janvier 2019, la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a rejeté une proposition de loi tendant à la création d’un fonds d’indemnisation des victimes du chlordécone et du paraquat en Guadeloupe et en Martinique.

Elle lui demande alors quelles mesures elle compte prendre afin que les victimes du chlordécone soient effectivement indemnisées au titre de maladie professionnelle mais également « de maladie environnementale ».

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