La droite sénatoriale contre le mouvement citoyen

Le groupe Les Républicains au Sénat a inscrit à l’ordre du jour une proposition de loi « tendant à réprimer les entraves à l’exercice des libertés ainsi qu’à la tenue des évènements et à l’exercice d’activités autorisés par la loi », qui sera discutée le 11 décembre prochain en séance publique.

Il s’agit ni plus ni moins d’une véritable déclaration de guerre aux mouvements sociaux qui se développent dans notre pays, face à la violence libérale qui s’y exerce depuis des années et qui atteint son paroxysme avec Emmanuel Macron et son gouvernement.

La lecture de l’exposé des motifs de cette proposition de loi est particulièrement éclairante :

« C’est pourtant à cela qu’aboutissent des mouvements qui, sous des formes diverses (blocus, interruptions de représentation, invasions de terrain, huées...), empêchent des élèves d’entrer dans leur établissement, des commerçants de vendre leurs produits (et des consommateurs d’en acheter), des spectateurs d’assister tranquillement à un spectacle... et bien d’autres activités autorisées par la loi. »

De toute évidence sont visés les types d’actions menées par des milliers de citoyens en souffrance, tels ceux qui se sont engagés dans le mouvement des « gilets jaunes » par exemple, mais aussi les mouvements lycéens et étudiants, les salariés en lutte, ou encore certains mouvements féministes qui, bien souvent, ne peuvent avoir recours qu’à des actions spectaculaires pour attirer l’attention sur leur cause.

Les auteurs de ce texte demandent que ces actions, même lorsqu’elles ne sont pas assorties de menaces, soient répréhensibles pénalement, et proposent donc, une fois encore, d’aggraver notre code pénal en ce sens.

Décidément, la droite sénatoriale ne supporte pas le besoin d’expression du peuple qui monte. Coup sur coup, avec ce texte et celui visant à aggraver les sanctions des manifestants dits « violents » discuté récemment dans notre hémicycle, Les Républicains cherchent à porter une grave atteinte aux libertés publiques fondamentales.

C’est pourquoi le groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste demande aux auteurs de prendre la mesure du décalage entre leur proposition et les aspirations populaires en retirant ce texte de l’ordre du jour.

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