Droite sénatoriale et gouvernement s’entendent pour instaurer la sélection à l’université

Le projet de loi ORE (orientation et réussite des étudiants) a été voté par une large majorité de sénatrices et sénateurs qui l’ont très peu modifié. L’apport principal de la droite sénatoriale a été d’affirmer le caractère sélectif des nouvelles dispositions et d’en partager la responsabilité politique.

Sur ces bases, la majorité sénatoriale et la ministre se sont entendues pour trouver un consensus lors de la commission mixte paritaire du 13 février et permettre ainsi une promulgation rapide de la loi, sans débat nouveau au Parlement.

Durant les deux jours de discussion, le groupe CRCE n’a cessé de dénoncer la forfaiture d’une loi déjà appliquée avant d’avoir été promulguée. Il a réaffirmé son attachement à l’accès libre aux savoirs de l’enseignement supérieur de tous les bacheliers. Il a dénoncé l’établissement d’une sélection sur critères sociaux qui va rejeter des milliers de jeunes hors du système universitaire, à la rentrée de septembre 2018.

Par ailleurs, ils retiennent que les frais d’inscription augmenteront dès septembre pour tous les étudiants. La compensation affichée en matière de pouvoir d’achat qui passe par la suppression de la cotisation à la sécurité sociale étudiante ne concernera donc qu’une partie des étudiants.

Ils ont dénoncé tout au long des débats, comme ils l’ont fait dans leur recours en référé suspension bientôt examiné par le Conseil d’État, la précipitation, l’impréparation et les manquements au droit qui risquent de compromettre gravement le fonctionnement de la nouvelle plateforme Parcoursup, placent les lycéens et leurs familles dans l’incertitude et obèrent les conditions de la rentrée.

Les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE accompagneront les luttes qui se développent contre la sélection à l’université et une réforme du bac élitiste et empreinte de ségrégation sociale.

Le 15 février, journée d’action, ils seront aux côtés des enseignants, étudiants et lycéens.

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