En finir vraiment avec le tout carcéral 

La commission du Livre blanc sur l’immobilier pénitentiaire rend ses conclusions aujourd’hui au Garde des Sceaux. Nous saluons le travail accompli qui affirme que la construction de nouvelles places de prison ne sera pas une solution aux problèmes actuels à moins qu’elle ne soit accompagnée d’une révolution culturelle.

Nous partageons la vision humaniste que défend ce rapport notamment en prônant un temps d’emprisonnement utile et fécond pour lutter contre la récidive, et la garantie du respect des droits fondamentaux de tout être humain, même emprisonné.

Cependant, au moment où les chiffres font état d’un nouveau record du nombre de détenus en France (69 430 au 1er mars), nous pensons qu’il est urgent d’aller plus loin pour en finir avec la surpopulation carcérale. De nombreuses prisons sont délabrées, elles doivent impérativement être repensées, rénovées, reconstruites. Cependant si la France menait une politique ambitieuse de décroissance carcérale, aucune autre nouvelle place de prison ne devrait voir le jour. Pour cela, il est grand temps d’agir sur les mécanismes à l’origine de la surpopulation carcérale, au lieu de traiter les symptômes par les causes.

La démission du directeur de l’administration pénitentiaire, et plus encore, le cri d’alerte de la directrice de la maison d’arrêt de Seine-Saint-Denis, à Villepinte, il y a quelques jours, témoignent bien de la nécessité à repenser en profondeur notre modèle pénitentiaire et à débloquer les moyens nécessaires pour une justice pénale efficace et humaine.

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