La France refuse toute discussion et s’enfonce dans une logique dangereuse pour la paix

Aujourd’hui se closent les négociations débutées le 27 mars dernier et menées par plus d’une centaine d’États en vue de rédiger un traité international interdisant les armes nucléaires.

Cette initiative s’inscrit dans une dynamique débutée dès 1968 et la signature du traité de non-prolifération (T.N.P.) qui obligeait avec son article 6 l’ensemble des pays signataires à œuvrer à un démantèlement total par le biais de négociations « poursuivies de bonne foi ». La France, État-Partie de ce traité depuis 1992, a pourtant fait le choix de voter contre la résolution créant l’espace de négociations du traité, une première fois en octobre 2016 lors de la commission chargée du désarmement et de la sécurité internationale et une seconde fois lors de l’Assemblée générale de l’ONU en décembre de la même année. En cohérence avec son vote, la France a pris la décision de boycotter les discussions en cours en vue d’arriver à un traité d’interdiction des armes nucléaires.

Rappelant leur attachement à un désarmement multilatéral nucléaire, les sénatrices et sénateurs du groupe Communiste, Républicain et Citoyen s’alarment de ce blocage exercé par notre pays, lui-même puissance nucléaire, à une discussion pourtant vitale pour la sécurité internationale.

Comment s’opposer aux pays voulant développer leur arsenal nucléaire quand notre pays refuse d’abandonner le sien ? Comment œuvrer pour un monde plus sûr et plus juste alors que les réticences affichées par les super-puissances mondiales tendent à entraîner une escalade et une course aux armements de tout type ? Comment donner sa pleine mesure à l’Organisation des Nations Unies et ses traités internationaux alors que certains pays, dont la France, enfreignent sciemment les dispositions présentes dans des traités signés ?

A ces questions, il apparaît aux sénatrices et sénateurs du groupe CRC que la réponse est : « c’est impossible ». Les appels répétés depuis 70 ans des gouvernements successifs à la patience en matière de désarmement multilatéral nucléaire ne font qu’accélérer l’escalade de la violence et de la détention des matériels de destruction, nous éloignant toujours un peu plus d’une paix internationale où les conflits et différends se règlent par la diplomatie et le droit.

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