Tribunes libres

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Transformons la colère en espoir

Grand débat -

Par / 18 mars 2019

En dépit de son omniprésence médiatique, la tentative de reprise en main par Emmanuel Macron de la situation n’a pas pour le moment l’effet escompté. Nos concitoyennes et concitoyens soutiennent toujours le mouvement des Gilets jaunes et partagent très majoritairement ses principales revendications, d’ailleurs inchangées depuis le 17 novembre : hausse du pouvoir d’achat, nouvelle répartition des richesses symbolisée par le rétablissement de l’ISF, promotion des services publics et changement démocratique profond.

Emmanuel Macron ne convainc pas au-delà d’un électorat rétréci, même s’il parvient à le mobiliser. La monopolisation des médias télévisés pendant des heures n’y fait rien. Le peuple n’a pas confiance, n’a plus confiance. Il exige un véritable changement de cap que le Président de la République ne peut lui offrir, car seul le logiciel libéral le guide.Ce mouvement des Gilets jaunes a profondément bousculé le paysage politique et des thématiques qui semblent écartées pour longtemps du débat politique reviennent fortement. La solidarité n’est plus un gros mot, ce sont les dogmes de la concurrence et de la rentabilité qui sont dénoncés. Ce mouvement est inédit dans sa forme, son hétérogénéité et sa persévérance. Certaines dérives sont restées très minoritaires. Maintenir la mobilisation, même a minima, comme durant les fêtes de fin d’année, est un phénomène qui souligne la profondeur du mécontentement et de la colère.

Pour reprendre la main, le Président de la République, profondément bousculé et ramené sur terre, a cherché dans le Grand débat national une issue ou pour le moins un répit.Ce débat a été clôturé officiellement le 15 mars, même si la volonté de le poursuivre existe pour continuer à mener campagne sans le dire pour les élections européennes. L’heure est donc où le pouvoir va devoir abattre ses cartes. Tout montre, et les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE ont participé à de nombreux débats partout en France, que les principaux axes revendicatifs ou doléances recoupent les exigences du mouvement en cours. Comment va réagir Emmanuel Macron ? Malheureusement, l’actualité parlementaire montre qu’il n’y a aucune volonté d’écouter les revendications exprimées, et que bien au contraire, l’objectif de transformation libérale par la déconstruction définitive de notre modèle social est toujours là.Plusieurs éléments confirment cette appréciation. L’entêtement à privatiser Aéroports de Paris est patent. Alors que les Français exigent majoritairement des services publics forts, un État présent, à l’écoute de la population, Emmanuel Macron brade une infrastructure d’intérêt national financée par l’impôt et donc par le peuple. La leçon des autoroutes n’est pas retenue. La volonté de servir les intérêts financiers, des intérêts intrinsèquement liés au pouvoir actuel, prend le dessus sur la raison économique et sociale.

C’est si vrai qu’Emmanuel Macron et sa majorité se retrouvent seuls pour défendre ce projet, même s’il est regrettable que la droite sénatoriale, en pleine contradiction, n’ait pas jugé bon de renationaliser les autoroutes, alors que le scandale de leur privatisation avait justifié son opposition au projet de bradage d’ADP. Ensuite, la loi mobilité, actuellement en débat au Parlement, ne tient pas compte des nombreuses exigences apparues en matière de service public de transport. Aucune ambition pour rattraper les ravages du dogme de la concurrence, et pire, la voie de la privatisation de la RATP est ouverte à l’instar de la SNCF. Les projets relatifs à la fonction publique et à l’école eux aussi s’inspirent du modèle libéral, profondément combattu aujourd’hui.Enfin, et notre groupe mène la bataille sur ce thème, l’autoritarisme est de mise. Autoritarisme dans la rue avec une répression dure, violente et souvent sanglante. Cette fuite en avant laissera des traces indélébiles dans la population.

Nous avons proposé l’interdiction des LBD 40 le 7 mars et la droite sénatoriale, gênée pourtant, a servi l’ordre établi en repoussant ce texte qui permettait de ramener de la dignité et de l’humanité dans notre pays. Cet autoritarisme est aussi dans les textes avec la volonté insensée de mettre en cause la liberté de manifester, elle-même, en s’imposant de manière flagrante à l’inconstitutionnalité.La fin du grand débat place Emmanuel Macron devant ses responsabilités : ou il écoute, prend les décisions qui s’imposent pour répondre aux attentes populaires, ou la colère éclatera. Pour notre part, par nos propositions, nous cherchons inlassablement à ouvrir la voie d’une transformation sociale, écologiste et démocratique pour permettre à cette colère légitime de se muer en espoir.

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