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Abandonner les Kurdes, c’est abandonner la lutte contre le terrorisme islamiste

Offensive turque dans le nord-est syrien -

9 octobre 2019
L’abandon programmé des Kurdes syriens : une faute morale et stratégique
par [Groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste->https://www.youtube.com/channel/UCGMy4lcU26bYb4ZFHYMZQZw]
https://youtu.be/7UdhMRyIQtY
Abandonner les Kurdes, c’est abandonner la lutte contre le terrorisme islamiste

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères.

Après avoir donné à la Turquie son accord pour pénétrer dans le nord-est de la Syrie, afin d’y créer une zone dite « de sécurité », le Président des États-Unis semble rétropédaler. Pour autant, aujourd’hui, des chars et des véhicules blindés se dirigent vers la frontière ; une offensive est imminente.

Pour les Kurdes, cette zone de sécurité équivaut à une zone de péril et de mort certaine. États-Unis ou pas, de toute façon, Erdogan se moque totalement du droit international et s’allie sans vergogne avec des mouvements islamistes contre les Kurdes. Pourquoi se priverait-il ? À chaque nouvelle offensive, aucune sanction réelle de la communauté internationale !

L’abandon programmé des Kurdes syriens ne constitue pas seulement une faute morale ; c’est aussi une faute stratégique. Rappelons-nous bien que, si l’État islamique n’existe plus aujourd’hui, c’est en grande partie grâce aux combattants et combattantes kurdes – je pense notamment à ces femmes formidables.

Faut-il désespérer de l’influence de notre gouvernement dans ce conflit ? Le groupe CRCE attend une protection immédiate de nos amis kurdes par l’ONU, seul symbole d’une future démocratie laïque au Moyen-Orient. Et il faut des sanctions financières lourdes, voire un blocus et une mise au ban de la Turquie.

Ne rien faire, c’est le déshonneur pour la France, monsieur le ministre ! C’est aussi abandonner la lutte contre le terrorisme islamiste, voire l’encourager indirectement. En France, nous avons malheureusement des exemples de sa présence.

Monsieur le ministre, le retour de la paix dans cette région exige maintenant des décisions fortes du gouvernement français et de la communauté internationale. Il est grand temps !

J’espère que vous allez me donner des réponses concrètes, qui montreront que la France agit effectivement dans ce conflit. (Applaudissements sur les travées du groupe CRCE. – MM. Michel Amiel, André Gattolin et Simon Sutour applaudissent également.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères.

M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères. Madame la sénatrice, je souhaite tout d’abord excuser l’absence de Jean-Yves Le Drian, qui se trouve aujourd’hui à Lyon pour la conférence de reconstitution des ressources financières du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Je crois que nous partageons tous très largement un immense respect pour les combattants et les combattantes – vous l’avez souligné – des forces démocratiques syriennes, qui sont notamment composées de Kurdes. Cette organisation a joué un rôle clé dans la défaite territoriale de Daech, avec le soutien de la coalition internationale.

Le courage de ces hommes, de ces femmes des forces démocratiques syriennes, les FDS, les sacrifices qu’ils ont consentis appellent notre reconnaissance. Le Président de la République a pu leur témoigner à plusieurs reprises, au nom de la Nation, en les recevant au Palais de l’Élysée. Très récemment encore, hier plus précisément, M. Emmanuel Macron a reçu le porte-parole des FDS, Jihane Ahmed, et lui a fait part de sa préoccupation s’agissant de l’opération turque.

Il est très préoccupé, car le combat contre Daech, qui se poursuit aux côtés des FDS, reste notre priorité en Syrie. Il est donc important de préserver ces forces, dans le contexte que vous avez rappelé. Mieux, il convient de leur témoigner tout notre respect. C’est ce que nous disons aux Américains, aux Turcs, avec clarté, avec franchise. Selon nous, seul le dialogue politique permettra, dans la durée, de garantir une place, dans la Syrie de demain, non seulement aux Kurdes, mais aussi aux autres minorités, notamment les chrétiens.

Le courage et les sacrifices des Kurdes nous ont obligés hier, ils nous obligent aujourd’hui et ils nous obligeront demain.

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