Les questions cribles

Question crible sur l’industrie

LEGRE MANTE -

Par / 21 mai 2010

Monsieur le président
Monsieur le Ministre,
Mes chers collègues,

Monsieur le Président de la République ne manque pas une occasion d’afficher son ambition d’une France présente dans le concert des nations, présente à l’intérieur de la zone euro, au travers d’une politique industrielle ambitieuse capable de résister aux sirènes des délocalisations comme au désengagement des capitaux de la sphère productive au profit de la tyrannie financière.

C’est ainsi qu’il fixait le 4 mars dernier lors de sa visite dans mon département, les objectifs de sa nouvelle politique industrielle :
• Augmentation de 25% de la production industrielle d’ici fin 2015 ;
• Pérennisation de l’emploi industriel sur le long terme ;
• Soutien au retour d’une balance commerciale excédentaire en 5 ans ;
• Augmentation de 2% de la part française dans la valeur ajoutée industrielle européenne.

Les Marseillais ont sous les yeux une toute autre réalité en ce qui concerne la politique industrielle menée dans notre pays, dans votre région, Monsieur le Ministre. Legré Mante, une entreprise de fabrication d’acide tartrique implantée sur la commune depuis 2 siècles et unique producteur en Europe, a fermé dans l’indifférence des pouvoirs publics, maintes fois sollicités mais en vain.

Le silence complice du Préfet a donné carte blanche à la famille Margnat, propriétaire de l’usine, qui a ainsi pu s’exonérer de tout plan social, a découragé les repreneurs potentiels de l’activité, a vendu l’outillage et les machines à une entreprise de Vaucluse… dans laquelle elle possède des intérêts, et s’apprête à faire une juteuse opération foncière sur le littoral marseillais – on parle de plusieurs dizaines de millions d’euros –
Aujourd’hui les ex-salariés de Legré Mante, privés d’emploi et d’avenir entendent avec amertume les discours de ce gouvernement.
Aussi, Monsieur le Ministre, je vous pose la question : laisserez-vous détruire un à un tous les emplois industriels de mon département, de la chimie au raffinage en passant par la sidérurgie ou la construction d’hélicoptères, avant de prendre les mesures indispensables contre les prédateurs qui accumulent les profits avant de laisser aux collectivités des sites pollués, des travailleurs sans emploi, des territoires sinistrés ?

Réponse de Mme la secrétaire d’État chargée du commerce extérieur
À publier le : 12/05/2010, page 3303

Texte de la réponse : Mme Anne-Marie Idrac, secrétaire d’État. Un mot, d’abord, à Mme Pasquet concernant l’entreprise Legré-Mante, qu’elle a citée. Comme vous le savez, c’est la justice qui a prononcé, il y a près d’un an, la liquidation judiciaire de cette entreprise. Comme il s’agit d’une décision de justice, il n’appartient évidemment pas au Gouvernement de la commenter. Je souhaiterais aussi revenir sur les objectifs que le Président de la République a fixés en matière de politique industrielle. On assiste – chacun, je crois, le ressent – au retour d’une véritable volonté industrielle, qui doit évidemment rattraper le retard de compétitivité pris depuis le début des années deux mille, notamment par rapport à notre principal concurrent, l’Allemagne, comme chacun sait. Avant le Président de la République, avait-on parlé de relocalisation et créé une prime en la matière ? Bien entendu, la réponse est non : c’est lui qui a lancé cette nouvelle politique. Avait-on avant travaillé sur les filières, de manière particulièrement pragmatique, en nommant, par exemple, un médiateur de la sous-traitance à l’intérieur du pays, médiateur auquel je compte d’ailleurs bien avoir recours pour ma part aussi pour la sous-traitance à l’international ? Non, là encore, il s’agit d’une innovation impulsée par le Président de la République, qui a demandé à Christian Estrosi de la mettre en œuvre. Même si le travail est de longue haleine, et que les objectifs fixés par le Président de la République s’inscrivent évidemment dans le moyen et le long terme, c’est-à-dire à plusieurs années devant nous – pensons, par exemple, aux avances remboursables pour la réindustrialisation : il faudra du temps avant que l’argent revienne ! –, nous sommes d’ores et déjà réconfortés par certains chiffres qui viennent de paraître, notamment ceux de la production industrielle et ceux des exportations. Ils sont dans les deux cas encourageants depuis le début de l’année, signe que la nouvelle énergie française

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