Cher Marwan Barghouti, vous exigez le droit le plus fondamental qui existe : le droit à la dignité humaine
Soutien aux prisonniers palestiniens en grève de la faim -
Par Éliane Assassi et Le groupe CRCE-K / 16 mai 2017Monsieur Marwan Barghouti
Cell 201
Kishon Penitentiary
Carmel Mountain National Park
Israël
Monsieur Barghouti,
Depuis plus d’un mois maintenant, 1 500 de vos camarades de lutte et vous-mêmes êtes en grève de la faim pour exiger le droit le plus fondamental qui existe : le droit à la dignité humaine. Ce dernier n’est, dans votre cas, aucunement respecté par l’État d’Israël, en témoigne l’absence d’accès aux soins et l’impossibilité pour vous et votre famille de vous voir régulièrement. La distance, les difficultés d’obtention des autorisations pour se déplacer et les annulations récurrentes ont obligé la Croix-Rouge à supprimer une des deux visites qu’elle organisait.
Comme Mahatma Gandhi, Bobby Sands ou encore Nelson Mandela en leur temps, vous représentez aujourd’hui avec vos compagnons des symboles de lutte et de résistance contre l’occupation illégale des territoires palestiniens par Israël, en vertu des frontières de 1967. Certaines et certains ont tenté de réduire votre combat pour le droit inaliénable de son peuple à se libérer de l’oppression à une haine de l’Autre.
Nous voulions ici vous l’assurer, notre groupe parlementaire n’aura de cesse de soutenir votre action par tous les moyens à notre disposition tant que l’État de Palestine ne sera pas reconnu internationalement et tant que deux États égaux ne cohabiteront pas. Mais pour se faire, certaines conditions doivent être remplies, au premier rang desquelles le respect du droit international partout et pour tous, et la libération de tous les prisonniers politiques.
Monsieur Barghouti, nous voulions terminé notre courrier par des mots empruntés à Bobby Sands et qui sont à nos yeux la boussole de la bataille que mène l’ensemble des acteurs de l’émancipation humaine : « J’étais seulement un enfant de la classe ouvrière d’un ghetto nationaliste, mais c’est la répression qui a créé l’esprit révolutionnaire de liberté. Je ne me résoudrai qu’à la libération de mon pays, jusqu’à ce que l’Irlande devienne une république souveraine, indépendante et socialiste. Notre vengeance sera le rire de nos enfants. »
Nous vous prions de croire, Monsieur Barghouti, en notre plus haute considération et notre soutien le plus sincère.